Clean Beauty : jusqu’où les cosmétiques green sont-ils efficaces ?

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Derrière ce terme abscons se cache un phénomène d’une ampleur sans précédent. La Clean Beauty, littéralement “beauté propre”, s’est emparée de l’industrie cosmétique depuis plusieurs années. Avec ses promesses de bio et de naturel, elle entend répondre au besoin de transparence de consommateurs de plus en plus avertis. Alors, véritable tendance de fond ou intox marketing ? La Clean Beauty signe-t-elle la fin des cosmétiques dits traditionnels ? Pour vous aider à y voir plus clair, nous nous sommes penchés sur le sujet !

 

Clean Beauty: de quoi parle-t-on ?

Une récente étude révèle que plus de 8 Françaises sur 10 sont prêtes à acheter un produit cosmétique si ce-dernier mentionne un label*. Selon le même sondage, elles seraient près de 58 % à lire régulièrement la liste des ingrédients figurant sur le packaging des produits ciblés*. Gage de sécurité pour la peau, garantie d’impact modéré sur l’environnement ; si le marché des cosmétiques clean a le vent en poupe, c’est qu’il s’inscrit de plain-pied dans l’engouement des Français pour une consommation durable. 

Un engouement, qui tend à s’amplifier chez les Millenials, dont l’accès aux informations sur les produits est encouragé par le numérique. Yuka, BuyOrNot… La multiplication des applications mobiles visant à favoriser les achats éthiques va d’ailleurs en ce sens. 

Mais alors, que recouvre le terme Clean Beauty ? Difficile de répondre précisément à cette question, tant la définition peut varier d’une entreprise à une autre. Toutefois, les marques qui se réclament de cette branche des cosmétiques semblent partager des similitudes dans leurs engagements. En ligne de mire : une approche minimaliste dans la formulation des produits, qui se traduit par une sélection rigoureuse d’actifs censés ne pas avoir d’impact négatif sur la santé et sur la planète. 

La Clean Beauty regroupe donc pêle-mêle des produits estampillés “bios”, “naturels”, “véganes” ou encore cruelty free. Elle comprend également les cosmétiques dépourvus de composants considérés comme étant nocifs pour le corps humain, allergènes, ou pire, perturbateurs endocriniens : parabènes, silicones, sulfates, sels d’aluminium… Certaines marques vont encore plus loin dans la cohérence de leur discours, en proposant des packagings transparents, biodégradables ou encore des systèmes de recharge. 

Reste une question : jusqu’où ira l’effervescence autour des cosmétiques green ? Et surtout, doit-on forcément décrier l’usage de produits cosmétiques qui affichent une composition jugée artificielle ? 

La performance des formules, seul argument tangible ?

Si de toute évidence, la nature regorge de ressources aux effets positifs sur la santé, l’erreur serait de faire des raccourcis hâtifs. Et d’oublier que s’ils sont pauvres en actifs naturels, certains ingrédients de synthèse ont fait leur preuve en termes d’efficacité. Le tout, sans impact négatif avéré sur la sécurité des utilisateurs. Aussi bienveillant se veut-il, le mouvement Clean Beauty ne saurait donc se substituer à des dizaines d’années de recherches scientifiques aboutissant à des formules cosmétiques bénéfiques et performantes.

Et si, au lieu de supprimer de façon systématique les composants suspects dans leurs produits, les professionnels expliquaient plutôt aux consommateurs leur provenance, leur rôle et leur action, de sorte à ce que ces-derniers fassent leur choix en pleine conscience ? Dans un monde où la transparence est sur le bout de toutes les lèvres, sans doute y aurait-il une carte à jouer en matière de pédagogie. 

D’autant qu’en réponse à la défiance croissante des consommateurs envers les cosmétiques synthétiques, certaines marques ont vu une opportunité de faire du greenwashing. Cela consiste à utiliser l’argument green comme outil marketing à des fins commerciales, indépendamment de son engagement ou non dans une démarche d’éco-responsabilité.

Comment choisir ses produits cosmétiques ?

Dans ce contexte, comment faire alors pour effectuer des achats cosmétiques raisonnés lorsqu’on est un consommateur lambda ? À défaut d’avoir des réponses toutes faites, voici quelques pistes qu’il nous semble intéressantes d’explorer, afin de mieux choisir vos produits : 

  • Identifiez précisément le problème rencontré avant de vous rendre en magasin. Les auto-diagnostics ne sont pas toujours efficaces et consulter un dermatologue reste le meilleur moyen de prendre réellement conscience de ce dont votre peau a besoin. 
  • Levez le nez des applications mobiles. Elles peuvent être utilisées pour apporter un éclairage sur la composition des produits mais ne peuvent remplacer un professionnel de santé, qui lui seul est en mesure de vous apporter des réponses personnalisées. 
  • Enfin, n’oubliez pas qu’une formule de synthèse n’est pas forcément néfaste et qu’à l’inverse, tous les produits naturels ne sont pas efficaces

En bref, challengez vos sources d’informations, prenez le réflexe de vous tourner vers du personnel compétent et restez à l’écoute !

*Etude Birchbox “Noël en beauté”  – Sondage réalisé en novembre 2019 auprès de 1 360 femmes françaises issues de la communauté Birchbox réparties sur cinq catégories d’âges allant de moins de 25 ans à plus de 55 ans.