UVA, l’ennemi invisible : zoom sur le cousin de l’UVB

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Longtemps négligés parce que jugés sans danger pour notre santé, les UVA sont en réalité aussi nocifs que les UVB. Comment agissent-ils ? Comment s’en protéger lorsque notre peau est particulièrement sensible ? Et comment choisir les soins solaires les mieux adaptés ? Suivez le guide.

Parce que leurs effets ne sont pas immédiatement visibles, les UVA ont longtemps été considérés comme inoffensifs pour notre peau et oubliés de nos protections solaires. Mais on le sait désormais : les dommages qu’ils entraînent sur nos cellules sont importants et il est fondamental de s’en protéger, autant pour préserver la jeunesse de notre peau que notre santé. 

Longtemps, les protections solaires n’ont filtré que les UVB. Mais, depuis septembre 2006, la recommandation de la Commission européenne impose qu’ils garantissent également un niveau minimum de protection contre les UVA : elle doit être équivalente à au moins un tiers de celle fournie contre les UVB. Concrètement, si un produit solaire affiche une protection anti-UVB de 30, il doit également assurer une protection anti-UVA d’au moins 10. 

Comment les UVA agissent-ils et quels sont leurs effets sur notre santé ?

Si les UVB sont tant redoutés depuis des décennies c’est parce qu’on les sait responsables de brûlures (les fameux coups de soleil), de réactions allergiques et de la majorité des cancers cutanés. 

Si les UVA sont longtemps apparus comme moins dangereux, c’est parce que leurs effets sont, dans l’immédiat en tout cas, parfaitement invisibles et indolores. Mais on le sait aujourd’hui : leur longueur d’onde étant supérieure à celle des UVB, ces rayons UVA pénètrent plus en profondeur et atteignent les cellules du derme. S’ils sont responsables de l’activation immédiate de la mélanine (qui entraîne un bronzage éphémère, cette coloration légèrement gris-bleutée de la peau), ils sont aussi les principaux producteurs de radicaux libres et peuvent altérer les cellules à long terme. À la clef pour notre peau et notre santé : 

  • le photo-vieillissement : l’orientation des fibres d’élastine et de collagène est modifiée, entraînant un relâchement et une perte de fermeté de la peau et l’apparition de rides ;
  • des intolérances et allergies solaires, telles que les rougeurs, des démangeaisons et la fameuse et très fréquente lucite estivale bénigne; 
  • des taches pigmentaires, telles que le melasma (ou masque de grossesse) ou le lentigo (mieux connu sous le nom de taches de vieillesse).
  • Plus grave encore, les UVA interviennent au cœur même de l’ADN et des cellules. Ils sont alors à l’origine de mutations génétiques et suspectés de perturber les mécanismes de réparation de l’ADN. Ils peuvent alors favoriser l’apparition de cancers tels que des mélanomes.
  • Au-delà de la peau, les UVA représentent un danger non négligeable pour les yeux, notamment chez les enfants. Ils atteignent le cristallin des adultes et peuvent même toucher la rétine chez les bébés et les enfants jusqu’à l’âge de 13 ans. 

Comment se protéger des UVA ?

S’ils sont particulièrement dangereux et sournois, c’est aussi parce que, contrairement aux UVB, les UVA traversent le verre. Conséquence chez les personnes qui passent de nombreuses heures au volant (chauffeurs routiers ou de taxi notamment) : un vieillissement spectaculairement asymétrique du visage. Tandis que la peau de la partie droite de la face a vieilli de manière normale, la peau de la partie gauche, exposée aux UVA toute la journée à travers la vitre du véhicule, est totalement relâchée, les rides sont creusées et de nombreuses taches brunes peuvent apparaître.

Si tout le monde aurait intérêt à se protéger tout au long de l’année, pour les personnes à la peau particulièrement sensible, sujettes aux taches brunes ou aux rougeurs notamment, cela doit être un impératif : hiver comme été, il semble indispensable de se protéger le visage grâce à un soin spécifique assurant une protection puissante contre les UVA. Les meilleurs produits combinent des filtres qui permettent une protection aussi efficace contre l’un et l’autre des deux types de rayons UV qui atteignent la Terre et dégradent notre peau. 

Bien choisir sa protection solaire contre les UVA

Nous connaissons désormais bien la mention SPF (pour Sun Protection Factor, ou Facteur de Protection Solaire en français) : de la plus légère (SPF 10) à la plus élevée (50+, autrefois appelée « écran total »), elle indique le niveau de protection contre les UVB. 

L’indice de protection contre les UVA en revanche ne doit pas être impérativement quantifié sur l’emballage d’un produit vendu en France. Si la législation européenne impose que la protection anti-UVA soit au moins égale ou supérieure à un tiers de la protection anti-UVB, on retrouve le plus souvent le simple logo UVA sur un produit, sans davantage de détails. 

Certains laboratoires vont cependant plus loin en développant des combinaisons filtres permettant d’atteindre un ratio de ½ voire de 1 des UVA par rapport aux UVB. Et l’indiquent clairement sur leurs produits. 

Comment reconnaître le niveau de protection d’une crème solaire contre les UVA ?

Si la mention « PA » ou « PPD » (pour Persistent Pigment Darkening) est présente sur l’emballage, cela signifie que le niveau de protection UVA du produit a été testé « in vivo », traduisez sur des personnes vivantes (par opposition à « in vitro », sur des cellules en laboratoire). Si les tests « in vivo » sont logiquement plus fiables que les tests « in vitro », ils présentent cependant davantage de risques pour les personnes qui se soumettent volontairement à ces tests. Ils sont donc plus difficiles à pratiquer de manière systématique. 

On compte aujourd’hui quatre niveaux de classification pour la protection anti-UVA : 

  • PA+ : protection faible
  • PA++ : protection moyenne
  • PA+++ : protection renforcée 
  • PA++++ : protection maximale

Attention, si les produits spécifiquement dédiés à la protection solaire doivent impérativement filtrer les UVA, ce n’est pas le cas des soins qui ont une autre fonction primaire : les crèmes et soins anti-âge ou hydratants par exemple, qui affichent un SPF de 10 ou 20 ne protègent pas, sauf mention contraire, contre les UVA. 

Seuls certaines gammes de soins de certains laboratoires assurent cette double protection. Scrutez les emballages pour vous en assurer ! 

Vous voici désormais armés pour bien choisir votre protection solaire anti-UVA et UVB. Quant aux UVC, inutile de vous en soucier : ils sont intégralement absorbés par la couche d’ozone !