Quand le numérique change le rapport aux pharmaciens

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Applications mobiles, blogueurs, sites d’avis en ligne… Leur promesse ? Vous accompagner dans le choix de vos produits. Et c’est dire que ça marche, puisque vous êtes de plus en plus nombreux à consulter ces sources d’informations pour effectuer vos achats, y compris lorsqu’il s’agit de soins pharmaceutiques ! Dans ce contexte, la relation avec le pharmacien s’en trouve fortement impactée. Pourtant, il reste le meilleur interlocuteur pour vous guider dans le choix de la solution adaptée à votre besoin.

Le pharmacien, un acteur clé de votre santé

Au quotidien, le pharmacien endosse plusieurs casquettes. Celle que l’on connaît tous est son rôle de commerçant : c’est lui qui est en charge de la vente de médicaments sur ordonnance. À cela s’accompagne une mission de conseil et d’accompagnement du patient. En tant que professionnel de la santé, il est en mesure de vous prescrire certains médicaments, en fonction des symptômes décrits, et de vous en indiquer le bon usage. 

Mais le rôle du pharmacien ne s’arrête pas là. Ce professionnel est également impliqué dans l’éducation à la santé de ses patients. Il intervient notamment dans l’information, la sensibilisation, la prévention et le dépistage de certaines maladies et risques sanitaires. Enfin, il arrive aussi que le pharmacien soit un commerçant occupant une place centrale dans la vie d’un quartier. Accessible, disponible et à l’écoute, il a un sens de l’empathie développé qui s’accompagne d’une proximité avec ses clients, surtout chez certaines populations, comme les séniors. 

Néanmoins, malgré toutes les ressources dont il dispose, le pharmacien tend de plus en plus à être délaissé par les jeunes générations au profit des outils numériques. Une évolution quelque peu inquiétante, qui amène à s’interroger sur la place de ce professionnel dans un monde où les patients sont de plus en plus autonomes… et connectés.

L’impact de la digitalisation sur le rôle du pharmacien 

Ces dernières années ont ainsi vu apparaître de nouveaux entrants sur le marché de la sensibilisation aux questions de santé. L’un d’entre eux est incontestablement la désormais sacro-sainte application mobile de scan, qui propose aux consommateurs de décrypter la composition des produits de soin achetés en magasin. Une petite révolution partant d’une intention louable : celle de rendre le client acteur de sa consommation, en l’incitant à se tourner vers des produits moins nocifs, plus clean

En parallèle, l’avènement du numérique a aussi vu émerger d’autres acteurs peu institutionnels, à l’instar des blogueurs et autres apprentis coachs santé. Piqués par le syndrôme du test compulsif de produits de soin, pourvoyeurs de conseils à leur communauté, ces influenceurs d’un genre nouveau font de plus en plus autorité, notamment chez les internautes les plus jeunes. À ceux-ci s’ajoutent les divers forums et sites d’avis en ligne plébiscités par beaucoup, qui favorisent la pratique de l’automédication

Défiance vis-à-vis des commerçants, besoin d’autonomie ou, de façon plus pragmatique, simple évolution des usages : ces phénomènes s’inscrivent dans une réalité qui frappe de plein fouet le pharmacien dans son rôle auprès des patients. Et même si la profession se porte globalement bien, le nombre de pharmacies qui ferment leurs portes ne cesse d’augmenter en France depuis près de dix ans. La digitalisation de la société pourrait-elle encourager cette tendance ? 

Faire cohabiter la pharmacie avec le numérique 

Nous sommes plutôt d’avis que le pharmacien a encore de beaux jours devant lui. Le numérique ne pourra en aucun cas se substituer au rôle de ce professionnel de santé incontournable dans la vie des patients. Pour autant, pour survivre à la digitalisation, la profession doit se réinventer, car le numérique n’a pas fini de s’inviter dans les officines ! Envisagé comme un outil (de productivité, de visibilité et même de fidélisation), le numérique a d’ailleurs beaucoup à apporter à la profession. En témoignent les nombreuses innovations digitales en cours dans le secteur.

Quant au patient, il a tout intérêt à inscrire son choix dans une réflexion globale. Car si les applications et blogueurs offrent un éclairage intéressant sur la composition des produits, ils ne devraient pas faire office de parole d’évangile. Le pharmacien, avec sa formation, son expertise, sa légitimité et sa proximité avec le patient, apporte une caution professionnelle indispensable ; alors pourquoi se priver de cette ressource ?